Vers le 5ème siècle avant notre ère on nommait « Grande Grèce » une grande partie de la Sicile et du sud de l’Italie peuplées par des colonies grecques, dont certaines remontaient au -8ème siècle. « Magna Graecia » est une expression d’origine italique, puisque les Grecs se désignaient eux-mêmes comme des « Hellènes ». A l’époque de l’empire romain, le latin a supplanté le grec dans ces régions et a même fini par le faire disparaître presque entièrement. Toutefois un dialecte grec est encore parlé aujourd’hui dans certains villages des Pouilles et de Calabre. Il est clair qu’une partie des populations de ces régions est restée attachée à la culture grecque, et sa littérature abondante a sans doute aidé à préserver l’usage de la langue. En fait ce « greco » ou « grico » ressemblerait plus au grec moderne issu de la koinè qu’à l’ionien ou au dorien des colonies antiques de ces régions. C’est sans doute dû à la longue occupation byzantine dans ces régions au Moyen-âge. La langue grecque des Byzantins était bien sûr issue de la koinè. Le griko conserve peu de locuteurs aujourd’hui et est donc menacé de disparition au profit de l’italien.
On s’interroge aussi sur la présence d’une minorité albanaise en Italie du Sud (les Arberèches) par rapport à l’existence de royaumes illyriens dans ce pays dans l’Antiquité. Ils seraient présents seulement depuis le 15ème siècle car ils auraient fui à cette époque l’annexion de leur pays par l’empire ottoman. Mais ils ont très bien pu se réfugier dans des régions où existaient encore des locuteurs de leur langue depuis l’Antiquité (le messapien et le daunien).
Pour illustrer une photo de Pixabay d’un temple grec sur le site antique de Poseidonia (Paestum) non loin de Salerne en Campanie.