On ne connaît pratiquement rien de la vie de Pontiac antérieurement à la guerre de sept ans. D’autres chefs semblent avoir régné sur les Outaouais avant 1760. Ce qui est sûr, c’est qu’il commande la bande près de Détroit en 1760 et qu’il accepte la domination des Anglais quand ceux-ci occupent le fort après la reddition de Québec. On suppose qu’il espère alors que de bonnes relations puissent s’établir avec les Britanniques comme ce fut le cas antérieurement avec les Français. Mais c’est le contraire qui se produit car les officiers supérieurs exigent une intégration rapide des indigènes à la civilisation européenne. Le général Amherst se fait haïr par son intransigeance à restreindre les libertés et les droits des Ottawa et de leurs alliés, malgré l’avis contraire de certains de ses subalternes. En 1762 une réunion des chefs de guerre de diverses tribus de la région a été convoquée près de Détroit, vraisemblablement par Pontiac. En avril 1763 c’est l’escalade et c’est un véritable conseil de guerre qui est réuni par le chef des Ottawa locaux. La décision est prise d’attaquer le fort. En mai, celui-ci est assiégé par une coalition amérindienne de la région et les colons des environs subissent aussi de violents raids. La révolte s’étend rapidement à toute la région occidentale des Grands Lacs. Les forts Ouiatanon et Michillimakinac sont pris dans les premiers jours de juin. Des tribus de la vallée de l’Ohio ainsi que les Iroquois les plus occidentaux s’insurgent à leur tour. Les plus valeureux combattants sont les Sénécas, les Mingos et les Loups (Mohicans) commandés par Guyasuta. Venango, Le Boeuf, Presqu’île, Sandusky, Saint Joseph, Miami sont pris d’assaut. Les place-fortes qui tombent sont incendiées et détruites plutôt qu’occupées. On dénombra 450 soldats et 2.000 civils tués du côté des occupants britanniques. Plus de 4.000 colons abandonnèrent la région des Grands Lacs. Entre-temps Amherst et ses acolytes font parvenir secrètement des couvertures infectées du virus de la variole dans quelques tribus. Mais fort heureusement ça ne semble pas avoir eu l’impact souhaité. Cette rébellion incita le roi George III à reconnaître les droits des Amérindiens à la propriété collective de leurs territoires, avec l’interdiction de coloniser désormais les pays au-delà des Appalaches. De son côté, Pontiac met du temps à comprendre que les Français ne feront rien pour aider cette révolte indigène car ils sont obligés de respecter le traité signé récemment à Paris avec les Anglais. En octobre 1763, il se résout à lever le siège de Détroit à cause de la forte résistance de la garnison. Au printemps de 1765 il accepte finalement de négocier avec les tuniques rouges. Ceux-ci consentent notamment à ne pas permettre l’installation de leurs colons dans la région des Illinois dont ils occupent cependant les forts.
R. D.
