Les Masikoro et les Mikea du sud de Madagascar

Les Masikoro seraient apparentés aux Vezo et aux Sakalaves de la côte occidentale de Madagascar, mais ils s’en sont éloignés en tout cas par leur mode d’existence lié à un milieu naturel à l’écart de la mer. Ils se sont installés dans le sud de l’île, à l’intérieur des terres. Plusieurs petites tribus y ont survécu au 16è siècle par l’élevage surtout et un peu d’horticulture sur brûlis, d’igname notamment, et plus tard aussi de maïs et de manioc. Ils devinrent voisins et alliés des Mikea qui habitaient la forêt aride d’épineux qui porte leur nom : certains parmi ceux-ci sont des pygmées à l’origine incertaine. Les Masikoro ont commercé à la fois avec les Vezo, pêcheurs de la côte, et les Mikea, chasseurs, cueilleurs et pêcheurs de la forêt. Des Masikoro ont imité partiellement le mode d’existence de ceux-ci et vivent en lisière de la forêt : on les nomme Masikoro-Mikea. Les petits groupes des Masikoro ont été réunis au 17è siècle par la dynastie d’un royaume nommé Fiherena. Mais le peuple s’appelait toujours les Masikoro. Ils ont dû résister d’abord à la pression de leurs voisins du sud-ouest, les Mahafaly. Mais au 18è siècle, ce sont les attaques des Bara du nord-est qui vont leur être fatales ! Ils sont alors poussés par eux vers l’ouest et la côte et ils vont se diviser en petits groupes. Aujourd’hui les rescapés habitent surtout dans la ville de Tuléar (ou Toliara), sur la côte du sud-ouest. Ce fut initialement un village de flibustiers qui commerçaient avec les Masikoro et dont la population autochtone fut d’abord constituée de Vezo. Actuellement des membres d’autres tribus du sud de l’île ont également émigré vers ce qui est devenu une ville, notamment des Mahafaly et des Antandroy. Le dialecte malgache des Masikoro est particulier. Quant aux Mikea qui continuent à vivre dans leur forêt, ils sont devenus les défenseurs de celle-ci, mise en danger par les activités du monde moderne : en effet, leur existence dépend de ce que leur offre ce milieu naturel. Les Mikea seraient environ 1.500 aujourd’hui. Leur animisme est bien d’origine malgache, mais ils adorent particulièrement des esprits de la forêt dont ils se sentent très proches. Ils parlent un dialecte particulier du malgache.
R. D.

Photo de femmes Masikoro vers 1900 : image du domaine public sur Wikimedia Commons

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