Les Akkadiens continuateurs de la civilisation sumérienne

L’influence « civilisatrice » de Sumer s’est propagée rapidement, de manière pacifique surtout, dans l’ensemble du Proche et du Moyen-Orient, mais peu en Anatolie, très peu en Élam et dans les pays de langues caucasiques et presque pas du tout en Égypte, car ces Nations ont continué à suivre leur propre voie sans trop se soucier de la Mésopotamie.
Chez les bons élèves akkadiens, de nouvelles Cités-États succèdent à Agadé (qui décline puis disparaît) et à Kish. L’akkadien est une langue sémitique du groupe oriental : elle a bien sûr connu quelques influences sumériennes. Les Akkadiens ont d’abord fondé plusieurs villes, dont Akkad (Agadé), au nord du pays de Sumer, dans ce qui deviendra la Babylonie. Vers -1800, après avoir soumis, au bout de plusieurs siècles de luttes, ses rivales Kish, Marad, Kasallu, Borsippa, Sippar, Nippour, Apiak… et avoir conquis le pays de Sumer (qui est ravalé au rang de province babylonienne), Babylone devient, jusqu’à l’époque de l’Empire parthe, la capitale d’un royaume centralisé en basse et moyenne Mésopotamie. Elle représentera, aux yeux des Hébreux, des Hellènes et d’Alexandre le Grand, l’archétype de la mégapole parfaite. À l’intérieur de son imposante muraille règnent en surabondance la beauté et l’ordre architecturaux, le luxe le plus insolent, la volupté la plus « orientale », un goût immodéré pour un exotisme très œcuménique. Dans les paradis on peut contempler des plantes et des animaux importés depuis les confins du monde connu : c’est le terrain de chasse privilégié du Roi et des grands seigneurs. Mais c’est dans le domaine agricole que Babylone réussit le mieux, avec ses jardins suspendus bien sûr, mais surtout avec son système d’irrigation parfait, ses grands canaux qui permettent de maîtriser le débit de l’Euphrate, sa surproduction excessive des meilleures céréales. Bien que sémitique et multilingue, Babylone demeure, par son économie, sa culture et ses codes de lois, la dernière grande cité sumérienne longtemps après la disparition de Sumer. D’ailleurs elle est renommée aussi pour posséder le dernier grand ziggurat, « la tour de Babel ». Sa langue principale est restée l’akkadien malgré des dominations étrangères à certaines époques (amorrite, kassite, araméenne). Mais sous l’empire Perse, l’araméen lui sera préféré comme langue de communication entre les peuples de la région. L’akkadien disparaîtra alors peu à peu pour devenir à son tour, comme le sumérien, une langue morte qui nous a laissé une abondante littérature. La langue de l’église dite « assyrienne », qui existe encore aujourd’hui, est en réalité un dialecte de l’araméen, c’est pourquoi on la nomme parfois « syriaque ». L’assyrien et le babylonien, tous deux dialectes de l’akkadien, ont bel et bien disparu !
Au Nord de la Babylonie, Assur et Ninive ont sans doute été des villages Subaréens (de langue caucasique) avant d’être occupés peu avant -2000 BC par des Akkadiens (peut-être encore nomades). Ceux-ci en ont fait des villes, sur le modèle babylonien. Auparavant l’Assyrie était dominée par les Hourrites. Devenue akkadienne et indépendante, elle pourra désormais rivaliser de puissance avec Babylone.

Pour illustrer, une carte perso de Babylonie et Assyrie et pays voisins vers 2000 avant notre ère.

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