Alaca Hoyuk et Burushanda, villes anatoliennes de l’âge du bronze

Habité au moins depuis le troisième millénaire avant notre ère, Alaca Hoyuk est un site où on a trouvé notamment des statues de cerfs et de taureaux, ce qui semble rattacher ce village à la culture des Hatti. La métallurgie comprend non seulement la production de bronze, mais on a même retrouvé de petits objets en fer. Les artefacts en or sont nombreux. La métallurgie du fer est originaire de ces régions et du Caucase et s’y est développée quelques siècles plus tard. L’écriture semble absente. On y adorait un dieu-taureau et la déesse du Soleil, Arinna. Ce village devint sans doute un lieu consacré surtout à des cérémonies religieuses sous l’empire hittite vers 1600 avant notre ère.
Peu avant -2300, selon les chroniques mésopotamiennes, l’armée de Sargon d’Akkad, pourtant réputé invaincu ailleurs, est repoussée par le peuple de Burushanda (ou Purushanda). Il s’agit de la première mention écrite d’un nom de ville anatolienne. Elle sera conquise par les Hittites et intégrée à leur empire vers -1600.
C’est dans la langue des Hatti (non indo-européenne) que les Hittites ont transcrit quelques textes religieux (les Hatti étant un peuple sans écriture, contrairement aux Hittites). Les Hittites, eux, vont imposer leur langue, et, sous leur domination, il ne subsistera rien des peuples qui les ont précédés autour de la vallée de l’Halys (et ailleurs en Anatolie, ce sont des Luviens qui vont imposer leur langue). Les Hatti disparaissent donc au plus tard vers -1500. On connaît les noms de quelques-unes de leurs divinités. Ainsi la déesse-cerf Wourousemou, qui est une des divinités solaires. Un dieu-taureau possède autant de Pouvoir qu’elle. Le goût pour les dieux cornus est un point commun avec la Civilisation de l’Indus (encore plus portée sur les cornes !). Telibinu est le dieu de la végétation et de l’agriculture : périodiquement il se met brusquement en colère et part se cacher au loin, mais les autres dieux organisent une battue pour le retrouver et parviennent à le ramener par la force au bout de six mois ; après six mois, il se sauve à nouveau, on part à sa recherche, et ainsi de suite (c’est donc un cycle et il est naturel, bien sûr). Les Hatti semblent avoir été aussi bons métallurgistes que leurs prédécesseurs de Catal Hoyuk et d‘Alaca Hoyuk. Les Chalybes (dont le nom pourrait dériver du fleuve Halys) sont le peuple qui fournissait des armes en fer aux Hittites. Ils étaient peut-être une tribu de descendants des Hatti (ils vivaient encore au Sud-ouest de l’Halys à l’époque d’Hérodote) : certains historiens actuels pensent que leur langue était caucasique. C’est sans doute eux qu’Homère nomme les Halizones (des alliés de Troie-Ilion accourus énergiquement à son secours). Le nom du fleuve Halys apparaît aussi dans ce nom de peuple.

Pour illustrer, une carte perso du Moyen-Orient à l’âge du bronze, qui comprend ces lieux.

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