Sumer : la période d’Uruk (IVe millénaire BC)

À la période d’Obeid succède celle d’Uruk (ou Erech dans la Bible, actuel Warkāʾ). Elle s’étend de 3800 jusque 3000 avant notre ère environ, date où elle perd la prépondérance dans la région. Mais cette ville restera habitée jusqu’au IIIe siècle de notre ère contrairement à d’autres cités sumériennes qui disparaîtront bien plus tôt ! C’est au début du IVe millénaire avant notre ère que se produit une révolution à l’intérieur de la révolution néolithique (en réalité, à l’intérieur du monde du chalcolithique) : la puissante bourgade Uruk se transforme en une véritable VILLE. Cette révolution urbaine s’accompagne bientôt de la naissance de l’écriture à l’intérieur d’un temple vers -3300 BC (elle existait déjà en germe depuis plusieurs siècles auparavant sous des formes plus rudimentaires, incomplètes). Et c’est vers -3400 que naît l’âge du bronze ancien dans cette région : le cuivre arseniqué précède l’existence du véritable bronze à étain. Première Cité-État, Uruk est alors devenu un centre politique et religieux important avec un grand temple, l’Eanna. La cité a connu le règne légendaire de Gilgamesh, immortalisé par une épopée et qui aurait construit son grand mur. On sait par ses textes en cunéiforme que sa langue était le sumérien. Le quartier d’Anu, dieu du ciel, semble le plus ancien de cette cité et un deuxième quartier, celui d’Inanna (Ishtar en akkadien) a été entouré d’un mur lors de sa construction. Un ziggurat a aussi été construit dans cette ville à une époque ultérieure. Quant à Eridu, il a perdu complètement de son importance car il n’est resté qu’un gros village à mentalité plus paysanne, mais il a conservé quand même une importance religieuse. Les apports dans la civilisation de cette époque sont notamment une meilleure céramique, l’utilisation du tour de potier en plus du four, les briques d’argile moulées et cuites, les ateliers textiles utilisant la laine de mouton en grande quantité, la création de sceaux-cylindres. L’agriculture intensive se développe avec aussi la plantation d’arbres fruitiers. Le sésame est cultivé surtout pour produire de l’huile. L’orge est la principale céréale dans la région. La production de bière est importante. Les légumes sont plus variés qu’auparavant. Artisanat et commerce extérieur sont en plein essor. Le char sur roues tiré par un âne ou par un boeuf apparaît vraiment au début du IIIe millénaire BC mais il est probable qu’il ait déjà existé à la fin de la période d’Uruk. L’âne est aussi utilisé comme animal de bât pour des transports de marchandises en caravane. Mais le cheval est absent de Sumer. Les transports par bateaux sur l’Euphrate deviennent aussi importants. Uruk compte alors près de 50.000 habitants alors que les villages de l’époque d’Obéid en comprenaient 4.000 en moyenne. Suivant l’exemple d’Uruk mais sans l’égaler alors, Our, Nippur, Girsu et Kish deviennent de petites villes sumériennes à cette époque. À l’étranger, c’est Suse qui reçoit le plus nettement les influences de la Basse Mésopotamie et qui devient rapidement une ville élamite importante. Des régions de Haute Mésopotamie et du Levant sont également influencées par la culture d’Uruk au IVe millénaire. R. D.

Pour illustrer, une carte perso des villes de Sumer et Akkad

3 réflexions au sujet de « Sumer : la période d’Uruk (IVe millénaire BC) »

  1. Très intéressé d’apprendre sur l’influence de cette civilisation sur les Grecs et les Romains, d’autant plus aussi que Abraham est parti d’Ur selon la Bible, et de savoir comment et pourquoi elle a disparu. (Article sans doute à venir). Félicitation pour ces recherches.

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    1. Merci. Leur fin ne semble pas bien documentée. Ils ont été absorbés par les peuples sémitiques voisins, bien sûr, mais de quelle manière ? Là est la question. Il y a eu la domination d’Akkad et par la suite souvent les tablettes les plus importantes sont en akkadien. On a retrouvé encore des tablettes sumériennes dans les écoles, des tablettes scolaires car on apprenait le sumérien à l’école (pour pouvoir lire encore les textes anciens). Donc pratiquement le sumérien n’était déjà plus parlé, sans doute, et ce sont probablement les Amorrites qui leur ont donné le coup de grâce après avoir conquis Babylone (akkadienne) et envahi aussi le pays de Sumer. Une très longue inimitié a régné entre les Sumériens très sédentaires et les Amorrites auparavant très nomades dans les déserts.

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